On constate en France une hausse progressive des prix de l’énergie qui se traduit par une augmentation conséquente des tarifs réglementés du gaz naturel et de l’électricité, avec un effet notable sur la facture des ménages. Cette situation, en particulier la hausse du gaz naturel, résulte de plusieurs paramètres dont font partie les coûts d’approvisionnement (production, acheminement, transport et commercialisation). La hausse de l’électricité, elle, est plus complexe car la France produit l’essentiel de ses besoins. On fait le point sur cette évolution des prix et sur les aides à l’isolation possible.
Au 1er octobre 2021, Engie (fournisseur historique de gaz naturel en France) a constaté une hausse du gaz importante : + 12,6 % par rapport au mois précédent. C’est la plus forte augmentation des coûts du gaz naturel enregistrée ces 15 dernières années. Depuis le début de l’année 2021, cette hausse du gaz atteint 57 %.
La hausse du prix du gaz touche tous les usages : + 4,5 % HT pour le gaz de cuisson, + 9,1 % HT pour la chauffe de l’eau de cuisson combinée à celle de l’eau sanitaire, + 14,3 % HT pour le chauffage domestique. Autant dire que l’augmentation du tarif réglementé du gaz a un effet concret sur la facture des ménages. Pour limiter les dégâts, le gouvernement a annoncé le gel des tarifs réglementés jusqu’en avril 2022.
Cette hausse du gaz se répercute sur les tarifs réglementés et non sur les coûts du gaz naturel dans le cadre des offres de marché. Nous reviendrons plus bas sur cette distinction.
Cette augmentation du tarif réglementé du gaz naturel en France résulte d’une hausse du gaz sur le marché mondial. Les fournisseurs historiques ne font que répercuter les variations dans les coûts d’approvisionnement sur leurs tarifs domestiques. En somme, l’augmentation du prix du gaz est généralisée : la part de la molécule de gaz naturel dans la facture du consommateur final représente aujourd’hui 41 % TTC, contre 19 % en janvier dernier.
Comment expliquer cette hausse du gaz ? La France ne dispose pas de réserves de gaz naturel. Contrairement à l’électricité, qu’elle produit en grande partie sur son territoire, elle est importe donc la quasi-totalité de sa consommation. La France est ainsi exposée aux variations des prix sur les marchés européens et mondiaux, et donc aux évolutions des coûts d’approvisionnement. Chez nos voisins, les tarifs réglementés augmentent aussi et ont des conséquences idoines sur le coût du chauffage ou de la chauffe de l’eau de cuisson, donc sur la facture des ménages.
Cette situation résulte de plusieurs facteurs : la nécessité de refaire les stocks de gaz naturel à l’approche de l’hiver, la hausse de la demande notamment en Asie qui limite l’approvisionnement en Europe, l’incapacité des fournisseurs de gaz naturel de la France (Russie et Norvège) à répondre à la demande.
À propos de hausse du gaz, il faut opérer une distinction entre les tarifs réglementés et les prix pratiqués dans le cadre d’une offre de marché. Le tarif réglementé du gaz s’applique aux fournisseurs historiques (notamment Engie). Comme son nom l’indique, il est réglementé : ce tarif est mis à jour mensuellement pour prendre en compte l’évolution des coûts d’approvisionnement. Chaque mois, Engie saisit la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour fixer les tarifs réglementés. Tout ce qui sort des coûts d’approvisionnement ne contribue pas à la hausse du gaz actuelle.
Ces tarifs réglementés couvrent les coûts du fournisseur. Pour cette raison, Engie ne bénéficie pas de la hausse du gaz : ce sont les producteurs qui en tirent profit.
En France, les tarifs réglementés fixés par la Commission de régulation concernent environ 3 millions de ménages résidentiels, qui se fournissent auprès d’Engie ou auprès d’une des 11 entreprises locales de distribution. Les trois quarts des consommateurs résidentiels ont souscrit une offre de marché à prix fixe auprès d’opérateurs privés. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas touchés par la hausse du gaz à court terme, car leurs prix n’évoluent pas mécaniquement en fonction des coûts d’approvisionnement, contrairement aux tarifs réglementés. Dans le contexte actuel, une offre de marché constitue donc une protection.
Parallèlement à la hausse du gaz, on constate une augmentation du tarif réglementé de l’électricité. Cette hausse de l’électricité pèse également sur les ménages en alourdissant la facture d’énergie. L’UFC-Que Choisir estime que cette hausse pourrait atteindre 11,3 % HT début 2022. Cela se traduira par une augmentation moyenne de 150 € sur la facture annuelle des ménages qui se chauffent à l’électricité.
Cette hausse de l’électricité s’inscrit dans un contexte d’augmentation généralisée des tarifs réglementés de l’électricité dans toute l’Europe. Si la France est touchée, alors qu’elle produit 67 % de son électricité à partir du nucléaire, cela s’explique par deux facteurs : la difficulté à stocker cette énergie, et une dépendance élevée aux prix du marché européen à court terme (en partie à cause de la hausse du gaz, matière première utilisée pour produire l’électricité).
Cette double hausse, du gaz et de l’électricité, vient s’ajouter à une importante augmentation du prix du carburant. Pour les ménages, la meilleure façon de contourner ces hausses des tarifs réglementés, c’est encore de réduire leur dépendance énergétique… et donc d’améliorer l’isolation thermique de leur logement.
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